Au sommet du nouveau palace parisien The Peninsula se niche un restaurant d’une grande classe : l’Oiseau Blanc.
L’Oiseau Blanc, c’est un avion biplan mythique, qui a tenté la première traversée aérienne de l’océan Atlantique Nord sans escale entre Etretat et New York. Il s’est malheureusement écrasé le 8 Mai 1927 avec ses pilotes Charles Nungesser et François Coli.
Le restaurant baigne dans cet univers aérien. Maquette d’avion. Moteur délicatement posé dans l’entrée. Verrière grand angle permettant d’admirer les monuments parisiens (sans conteste une des plus belles vues de Paris).
Dans l’assiette, le chef Sidney Redel nous gâte. Chips de pink ladies et coques. Saumon mariné, rubarbe et moutarde douce. Agneau et dinde cuits à la perfection. Ne manquez pas les desserts de Julien Alvarez, notamment son « Envol » (biscuit chocolat, sorbet et confit de framboise, crémeux chocolat et framboises fraiches), présenté sous forme d’hélice. Quelques secondes d’hésitation avant de le fendre avec la cuillère, tellement il est beau.
Au verre, de très belles découvertes.
En blanc, un Condrieu Cote Chatillon de Patrick et Christophe Bonnefond (2013) avec une belle acidité et quelques notes d’hydrocarbures.
Toujours en blanc, un Chardonnay américain, Au bon Climat de Santa Barbara County, puissamment boisé.
En rouge, un Château Robin Castillon Cotes de Bordeaux tannique, aux fortes notes de compte de fruits rouges et noirs, avec des rappels de sous-bois et de champignon, parfait pour des viandes blanches.
Toujours en rouge, un Cabernet Sauvignon californien de Nicky Hahn léger, fleuri, fruité, très légèrement sucré, qui accompagne bien un agneau.
Au dessert, un viognier Cline North Coast de 2012, acidulé et fin.
Comme pour un feu d’artifice, le final en jette pleins les yeux. Un champagne d’exception, Côte Premier Cru, de Raphael et Vincent Bérèche. Un fort caractère, des notes très prononcées de fumé, de barrique, et d’hydrocarbures.
Le repas est terminé mais le rêve continue. On fixe la maquette de l’Oiseau Blanc, suspendue dans les étoiles. On pense aux mots de Charles Lindbergh, qui réussit à faire avec le Spirit Of St Louis ce que cet Oiseau Blanc avait échoué à faire deux semaines plus tôt : « In flying, I tasted a wine of the gods of which they could know nothing. ».